Histoire

SAXEL dérive du mot latin "saxum" qui signifie rocher.Le nom de la commune fait référence à cette butte rocheuse sur laquelle a été bâtie l'église.

Il est difficile de dater la naissance de la commune. Du fait de sa situation sur un col qui ouvre vers le Bas-Chablais, l'endroit a sans doute été habité très tôt. En 1339, l'enquête des commissaires pontificaux nous apprend que la paroisse de Saxel (la notion de commune n'existait pas encore) comprend 31 feux, ce qui correspond environ à 160 habitants, et qu'elle dépend de l'abbaye d'Aulps (un hameau, le Pré d'Aulph, en rappelle le souvenir).

En 1365, lors d'un échange passé entre le comte de Savoie Amédée VI et l'abbé d'Aulps, afin de régler les conflits qui les opposaient, la paroisse rejoint la maison de Savoie.

En 1407, Amédée VIII concède la seigneurie de Saxel à Pierre de Ballaison.

Vers 1540, elle passe à Charles de Choley, puis au 17ème siècle, à Claude de Varax de Neuvecelle, dont le petit-fils la vend à Noble Jacques-François Rebut, procureur fiscal du Chablais qui, étant également sénateur du Sénat de Savoie, obtint, à ce titre, le droit d'acquérir des fiefs nobles sans être anobli. Son frère Antoine lui succède et, en tant que trésorier du duché de Savoie, reçoit des patentes de noblesse qui l'autorisent à porter le nom de Saxel.

Au cours de l'histoire, la commune de Saxel a été ballottée entre les circonscriptions administratives. Elle a fait partie du canton de Bons de 1792 à 1798, de celui de Thonon de 1798 à 1816, à nouveau du canton de Bons de 1816 à 1818 et de celui de Douvaine de 1818 à l'Annexion. Elle appartient depuis 1860 au canton de Boëge. Lors de l'Annexion, des sacellans ont signé une pétition, parue dans le journal de Genève du 3 février 1860, demandant le rattachement à la Suisse. A partir de 2015, elle appartiendra au canton de Sciez.

 

L'ECONOMIE:

L'agriculture et surtout l'exploitation des forêts faisaient vivre les Sacellans d'autrefois. L'élevage était florissant et de tous temps, Saxel a compté de nombreux bûcherons et débardeurs. Ils travaillaient en équipes bien organisées et commerçaient autant avec le Bas-Chablais qu'avec la vallée de Boëge. Grâce aux revenus conséquents tirés de l'exploitation des forêts, les Sacellans payaient très peu d'impôts locaux.

Jusqu'à la fin du 19ème siècle, les activités artisanales étaient nombreuses. Saxel possédait des fabricants de cierges de cire d'abeille, des sabotiers, des rempailleurs de chaises, des tisserands, des fileuses.

Dans la première moitié du 20ème siècle, il y avait encore des maçons, des menuisiers-charpentiers, des fabricants de paniers, de seilles (seaux en bois) et de poches (louches en bois). Jusqu'en 1950, on fabriquait des râteaux et des fourches en bois au hameau de Challande. La production était vendue sur le marché de Boëge, ainsi qu'aux quincailliers de Bons et de Boëge.

 

L'EGLISE:

L'église actuelle, dédiée à Sainte Marie-Madeleine, a été construite vers 1836. De style roman, elle possède une forme trilobée qui lui donne un aspect original. Lors de la restauration de l'église, de 1952 à 1954, la décoration intérieure, entièrement refaite, est confiée au sculpteur Jean-Constant Demaison (1911-1999). Il a réalisé un ensemble de sculptures comprenant:

- le maître-autel, dont le pied, sculpté dans le fût d'un chêne, représente le Christ entouré de ses 12 apôtres

- un crucifix soutenant un Christ grandeur nature

- un autel de la Vierge

- un chemin de croix

- une porte latérale représentant la mission de Saint François de Sales en Chablais

- et une autre porte latérale représentant la légende du "cou tordu".

L'intérieur du bâtiment est sobre et lumineux.

 

Extraits du livre "Les cahiers du colporteur, Vallée Verte"